J’ai découvert le jeûne il y a sept ans grâce à un séjour d’une semaine proposé par Jérôme et Valérie animateurs du centre “Jeûne Val de Loire” au sein de la FFJR (Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée.) Le résultat a été exceptionnel et deux mois après je m’inscrivais pour 2 semaines de jeûne, à Villeperdrix dans la Drôme, auprès de Gisbert Bölling, fondateur du réseau FFJR en France.
Quel bonheur de ressentir au 13e jour qu’il m’était très facile de gravir la montagne Sainte Angèle sans fatigue, sans essoufflement et sans courbatures le lendemain ! À l’évidence j’ai
sensoriellement et viscéralement compris l’extrême importance pour la santé du jeûne et de la frugalité.
A ce jour j’ai jeûné 15 fois, 2 fois par an en moyenne, sur des périodes de 1 à 3 semaines qui m’ont permis de vivre 2 expériences charnières intimement liées au jeûne :
- Autour du 3eme jour le passage en cétose et son corollaire : le glucose circulant dans le sang ne provient plus de l’extérieur du corps mais de l’intérieur.
- A partir du 9eme jour le corps sauvegarde sa musculature en allant puiser ses ressources principalement dans les graisses de réserve.
Médecin Homéopathe, j’abordais déjà mes consultations en associant les soins curatifs, préventifs et de terrain. J’avais été formé à me méfier du jeûne et à en craindre les dangers. Je me suis donc affranchi des directives médicales officielles françaises qui distillent le doute et la méfiance probablement par méconnaissance et manque d’expérience concernant cette pratique.
En expérimentant moi-même j’ai ressenti les bienfaits du jeûne et j’ai compris ce qu’il fallait mettre en œuvre pour permettre à toute personne qui le souhaite de jeûner
dans le confort et la sécurité.
Je suis convaincu que dans l’arsenal des soins préventifs et de terrain, le jeûne convenablement indiqué et bien conduit a vocation à tenir une place essentielle.
La médecine dispose des connaissances nécessaires pour expliquer et comprendre comment l’organisme réussit à se nourrir de l’intérieur, dans le repos digestif quasi complet, sans apport de
l’extérieur.
Grâce à l’impédancemétrie, nous pouvons mesurer la composition du corps et évaluer précisément les masses grasse et musculaire.
A l’occasion des 18 semaines de jeûne JOMS que j’ai déjà accompagnées. Il m’est arrivé de récuser quelques personnes frappées de sarcopénie en leur conseillant de retrouver une musculature
normale avant de jeûner. J’évalue la masse musculaire le premier jour et la contrôle en milieu de séjour si besoin. Je prescris une complémentation protéique aux personnes qui ne doivent pas du
tout perdre de muscle pendant leur séjour.
J’ai eu la surprise de voir une dame de 87 ans prendre 1,5 kg de masse musculaire en une semaine avec une ressource calorique quotidienne inférieure à 450 calories et une complémentation
protéique provenant d’une association végétale dont l’aminogramme est optimisé.
J’ai vu des hommes mal préparés en ayant mal fait leur descente alimentaire perdre 4 kg de muscles en une semaine. J’avais préalablement évalué que leur statut musculaire initial le leur
permettait sans danger.
J’ai vu aussi des personnes qui n’ont pas perdu de muscle du tout, en perdant seulement de la masse grasse.
J’ai vu des personnes jeûnant pour la seconde fois perdre 1 kg de muscle alors qu’elles avaient perdu 2,5 kg lors du premier jeûne, comme si l’organisme s’adaptait. Cela évoque le modèle du
manchot empereur (voir les travaux de Yvon Le Maho dans le film « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman).
J’ai constaté que le fonctionnement physiologique est spécifique à chacun. L’idéal est d’apprendre à se connaître pour vivre un jeûne accompagné selon un protocole individualisé.
En fin de jeûne, l’observation des courbes d’impédance est toujours pour moi une belle surprise dont l’analyse est passionnante.
Aujourd’hui j’accepte d’accompagner et d’encadrer médicalement les personnes regroupées en cercle privé dans l’association JOMS et qui m’en font librement la demande.
Lors des premiers séjours, le pH moyen sur la deuxième urine du matin était à 5,2 . Aujourd’hui le pH moyen est à 5,8 grâce à l’amélioration des bouillons du soir fraîchement préparés, grâce aux
compléments d’argile verte et à l’usage adéquat du bon vieux sel de Guérande. J’ai observé aussi que le sel à la juste dose optimise les échanges cellulaires en général et des adipocytes en
particulier.
Ainsi, chers lecteurs, je me ferai une joie de vous accompagner si vous décidez de rejoindre JOMS pour bénéficier d’un séjour de jeûne dans le confort et la sécurité.
JOMS développe les principes d’autonomie et de responsabilité individuelle. Et n’oubliez surtout pas qu’en jeûnant vous vous restaurez :
- En vous nourrissant de vos réserves d’une part,
- En vous réparant,
- En vous décrassant par l’autolyse de vos poubelles internes associée à l’autophagie de ce qui, en vous, est inutile et vous encombre, vous pollue et vous gêne dans vos mouvements.
Le jeûne est une excellente période pour se rencontrer soi-même et décider des remises en ordre si elles sont nécessaires. Pendant la semaine un temps est réservé au repos l’après-midi. Un temps pour soi, « un temps de rien » pendant lequel vous n’avez rien à consommer, rien à faire, juste à goûter le calme, à vous écouter, être en bonne compagnie avec vous-même. Une vraie semaine de régénération et de remise en forme ! …
À bientôt,
Docteur Michel Solon